mercredi 19 octobre 2016

Salammbô - Gustave Flaubert

Bonjour à tous,

Je suis contente de vous retrouver pour un article Alerte Pépite Littéraire. C’est un rendez-vous que j’ai initié avec ma vidéo sur la trilogie du Siècle de Ken Follett que vous pouvez aller voir par ici Alerte Pépite Littéraire : la trilogie du siècle de Ken Follett. Ou voir aussi mon article ici : Aux portes de l'éternité

Qu’elle soit classique ou contemporaine, pour moi une pépite littéraire c’est plus qu’un coup de cœur, c’est une œuvre de la littérature qui apporte quelque chose en plus, qui se démarque par son imprégnation dans son époque et qui nous a profondément marqué. Partageons nos pépites littéraires !

Titre du livre :
Salammbô
Auteur :
Gustave Flaubert
Editions :
Pocket
Genre :
Roman / classique littérature française
Date de sortie :
Avril 1998 (pour mon édition)
Pages :
336
Thèmes :
Roman historique, Carthage, orientalisme, amour impossible, guerre punique,


Résumé (source : livredepoche.com)
Fille d’Hamilcar et servante de la déesse Tanit, Salammbô donne son nom au roman, et il s’agit bien pour Flaubert de raconter l’amour brut qui l’attache à Mâtho, le chef des mercenaires employés par Carthage dans sa guerre contre les Romains ; le destin des deux héros est pris dans le tumulte de batailles et de cruautés auquel donne lieu, près de trois cents ans avant Jésus-Christ, la révolte des mercenaires au retour du combat. En 1856, Madame Bovary avait été un considérable événement littéraire. Six ans plus tard, le deuxième roman de Flaubert, très attendu, suscita pourtant des réactions contradictoires : beaucoup le jugèrent incompréhensible, lesté d’une érudition historique excessive, et finalement ennuyeux ; d’autres au contraire s’enthousiasmèrent pour son originalité profonde et sa puissance d’évocation. Ce que Salammbô pouvait alors offrir d’étrange ne s’est pas effacé, mais l’évidence, s’est imposée d’une beauté jusqu’alors inédite en littérature – la beauté d’une fable où la violence de l’Histoire se trouve somptueusement mise en scène.

Mon avis :

De Gustave Flaubert nous connaissons bien Madame Bovary ou bien L’éducation sentimentale, mais nous connaissons un peu moins Salammbô. Et pourtant c’est bien celui dont je me souviens le plus tellement il m’avait envoûté. J’utilise souvent l’adjectif envoûtant mais croyez-moi pour ce livre il prend vraiment tout son sens.

Dans ce roman Flaubert réussi à ressusciter la cité antique de Carthage et nous emmène dans un épisode de la première guerre punique qui opposait les Carthaginois et les Romains. Ici nous sommes dans un conflit interne entre les Carthaginois et les mercenaires qui ont participé à la première guerre punique. Ces derniers sont venus réclamé leur solde au chef de Carthage, mais ils vont être lésés, en gros ils se sont fait arnaquer ce qui mène au conflit interne. 

Ensuite nous avons Salammbô. Lorsqu’elle apparaît elle attire le regard de tous les hommes présents et captive l’attention de tous les soldats. Salammbô est la fille du chef de guerre de Carthage, le chef Hamilcar. C’est une jeune vierge très pieuse, complètement dévouée au culte de la déesse Tanit, une des trois déesses protectrices de Carthage. Les descriptions qui sont faites de Salammbô et de ses toilettes, de ses parures sont magnifiques. Flaubert a le sens du détail et ce n’est pas peu dire. Il pare son héroïne de soieries, de textiles très fins, de perles et de bijoux époustouflants. Et ce qui ressort de l’aspect physique de Salammbô c’est une grâce et une beauté sublime mais lointaine et inaccessible.

Salammbô est un personnage lunaire, et d’ailleurs Flaubert la met souvent en scène de nuit alors qu’elle prie la déesse Tanit sous les étoiles. Elle dévoue sa vie au culte de Tanit, la déesse de la fécondité et de la croissance. Et d’ailleurs à bien des égards on peut souvent confondre Salammbô et Tanit.
Salammbô, même si elle n’est pas présente dans tous les chapitres est une héroïne qui m’a marqué car c’est avant tout une présence, elle brille d’une aura quasiment mystique.

Elle va vivre une histoire d’amour impossible avec Mâtho qui est un jeune Libyen, chef des mercenaires. Il a été complètement subjugué par sa beauté dès l’instant où il l’a aperçu. Il va commettre l’outrage de dérober le vol du voile de Tanit qui est un objet sacré, cela dans le but d’attirer l’attention de Salammbô.

Dans ce roman Flaubert nous fait la démonstration de tout son talent narratif. Tel un peintre, il fait renaitre la cité antique de Carthage et nous donne à voir les édifices, le port et les jardins. Avec des descriptions très détaillées, il nous donne à voir des tableaux magnifiques. Il réussit à nous imprégner de splendides images qui aujourd’hui encore sont gravées dans mon esprit. Il a fait renaitre Carthage et toute l’atmosphère qui s’y rattache.

Grâce à des recherches historiques très poussées, en effet il a passé environ six ans de sa vie à se renseigner et à lire des ouvrages sur Carthage et sur les guerres puniques. Il a également effectué de nombreux voyages en Tunisie.
On ne peut vraiment pas nier que c’est un roman historique extrêmement bien documenté. Et peut-être un peu trop selon ses détracteurs.

Mais pour moi c’est plus que ça. C’est presque un roman de l’imaginaire car en effet j’ai rarement lu un texte avec une telle puissance évocatrice. Cela fait treize ans que je l’ai lu et j’ai encore des images bien nettes dans mon esprit. J’ai été époustouflé par la puissance évocatrice phénoménale que l’on trouve dans ce livre, avec des descriptions très riches, parfois longues. Il faut s’en imprégner pour bien visualiser les choses.
Ce n’est pas une lecture facile et le lecteur moderne aura sans doute du mal avec ce style littéraire, mais pour moi c’est une pépite.

Avec une trame narrative digne d’une tragédie, 15 chapitres, des épisodes guerriers sanglants et très violents, l’incarnation du pouvoir et des opprimés, l’opposition entre le sacré et le profane avec le vol du voile de Tanit, mais aussi évidemment avec l’amour impossible entre Salammbô et Mâtho. On sent que ces deux personnages filent inexorablement vers le destin avec une fin déchirante !

Tel un peintre, un tragédien, un historien, Gustave Flaubert avec Salammbô nous offre un roman magnifique. Ce roman a fait polémique lors de sa sortie en 1862 car bien loin du courant du réalisme de l’époque, le lecteur ne pouvait pas s’identifier et se retrouver dans cet univers antique. Très critiqué, l’auteur a dû se justifier à de nombreuses reprises auprès de ses contemporains car Salammbô représentait une « rêverie orientale » qui étonnait à l’époque.

Pour moi c’est un grand roman de la littérature française. Gustave Flaubert est l’auteur qui a ressuscité Carthage et créée Salammbô une héroïne littéraire mystérieuse, mystique et à l’aura presque divine. Ça restera un de mes classiques préférés.

Je sais que les principales critiques de ce livre sont que le style est trop pompeux, les descriptions interminables et les personnages trop distants, trop lointains pour s’identifier. Et je peux comprendre tout ça, mais personnellement j’ai trouvé que c’est un roman à l’esthétisme fabuleux. Salammbô est profondément ancré dans mon imaginaire et j’y suis très attachée.

J’ai d’ailleurs eu la chance d’aller en Tunisie et de visiter les ruines de Carthage quelques années après l’avoir lu. Et je peux vous dire que j’avais encore les mots de l’auteur en tête et j’ai passé un moment vraiment envoûtant.

Je termine en vous disant que Salammbô est un roman magique qui vous emmènera bien loin.

Citations :
« Personne encore ne la connaissait. On savait seulement qu'elle vivait retirée dans des pratiques pieuses. Des soldats l'avaient aperçue la nuit, sur le haut de son palais, à genoux devant les étoiles, entre les tourbillons des cassolettes allumées. C'était la lune qui l'avait rendue si pâle, et quelque chose des Dieux l'enveloppait comme une vapeur subtile. Ses prunelles semblaient regarder tout au loin au−delà des espaces terrestres. Elle marchait en inclinant la tête, et tenait à sa main droite une petite lyre d'ébène. » p.43

En quelques mots :

« un roman magique qui vous emmènera bien loin » 


Ma note pour ce livre :
5/5









Mon avis en vidéo :)




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