mardi 27 décembre 2016

Berezina - Sylvain Tesson


Sylvain Tesson nous fait part dans ce livre de son périple de Moscou à Paris en side-car. Ce fut une lecture enrichissante. 

Titre du livre :
Berezina
Auteur :
Sylvain Tesson
Editions :
Folio
Genre :
Récit de voyage
Date de sortie :
Février 2016
Pages :
205
Thèmes :
Voyage en side-car, Russie, Napoléon, Grande Armée

Résumé éditeur :

« Il y a deux siècles, des mecs rêvaient d’autre chose que du haut-débit. Ils étaient prêts à mourir pour voir scintiller les bulbes de Moscou. »

Tout commence en 2012 : Sylvain Tesson décide de commémorer à sa façon le bicentenaire de la retraite de Russie. Refaire avec ses amis le périple de la Grande Armée, en side-car ! De Moscou aux Invalides, plus de quatre mille kilomètres d'aventures attendent ces grognards contemporains.

Mon avis :

Sylvain Tesson réussit à mêler récit de voyage et récit historique avec brio. C’est un bel hommage qu’il a voulu rendre, accompagné de sa bande de potes, aux soldats de la Grande Armée de Napoléon lors de la Retraite de Russie en 1812.

Le contexte est bien expliqué et que l’on connaisse ou non cet épisode de l’Histoire, le lecteur n’est pas perdu. Au contraire, j’ai trouvé ma lecture enrichissante, j’ai appris des choses sur Napoléon et sur cette folie guerrière.
Je suis agréablement étonnée de cette superposition constante entre voyage et Histoire, je trouve cela très réussi, instructif tout en étant plaisant à lire.

Dans ces récits de voyage, Sylvain Tesson nous offre la possibilité de découvrir des endroits hors des sentiers battus, on le sent également proches des gens qu’il rencontre, et intéressé par ce qu’ils ont à dire.
J’aime ses livres et j’aime sa plume très littéraire et travaillée. Il a le sens de la formule et que l’on soit d’accord ou pas avec ses idées, je trouve sa plume terriblement efficace.

De nombreuses références littéraires à Dostoïevski et Tolstoï parsèment son récit, de même on trouve des références philosophiques, notamment sur le penseur irlandais George Berkeley. Grace à cela, Tesson nous propose des pistes de réflexion.

Son invitation à réfléchir est un des points qui me plait le plus dans ses écrits car parfois certaines piqures de rappel sont nécessaires.
Autant, parfois dans certains livres, l’étalage de connaissances peut m’agacer, autant j’ai trouvé ici toutes ses références utiles et intéressantes.

Grace à Tesson, on a eu une petite pensée pour tous ces morts pendant la Retraite de Russie. L’auteur a tenu également à rendre hommage l’espace de deux pages aux chevaux morts pendant cette épopée. Effectivement cette guerre a été un vrai massacre pour nos amis chevaux, j’ai apprécié ce petit hommage au martyr équin auquel on ne pense pas forcément.

Lors de son voyage, Sylvain Tesson a pu croiser les soldats de Napoléon qui ont pris la forme de spectres, de zombies, avec un champ lexical de la mort et de l’horreur assez percutant. Il leur a rendu hommage à sa façon, juste en pensant à eux, en se demandant quel pouvait être leur état d’esprit à ce moment-là. Et forcément cela amène à faire des parallèles avec nos mentalités à l’heure actuelle. Ces soldats qui se battaient pour l’honneur et la gloire de leur patrie, qu’auraient-ils pensé de nous ?

Personnellement je n’ai pas besoin (ni envie) d’aller me geler le cul par des -20 °C pour me rendre compte que la seule chose pour laquelle l’homme moderne se bat est son propre confort. Mais l’idée et le geste méritaient bien un livre. Le devoir de mémoire est important. Ce sont d’ailleurs toutes les horreurs du passé et la peur de les revivre qui font que l’on tient tant à notre confort, comme le souligne justement l’auteur.

Par contre, le récit de son petit détour à Berlin pour aller « rendre visite » à sa copine n’étais pas nécessaire selon moi et n’apporte rien de plus, on aurait pu s’en passer. C’est le seul point négatif que je peux souligner pour cette lecture.

En bref si vous lisez ce livre, vous rencontrerez Tesson et ses potes baroudeurs, vous croiserez des fantômes du passé morts sur la route pour rentrer chez eux, vous suivrez Napoléon dans sa folie, tout cela bien arrosé de vodka et dans le froid glacial de l’hiver russe.


Citations :

« La France, petit paradis peuplé de gens qui se croient en enfer. » p.28
« Par le hublot, il avait découvert le vrai visage de l’hiver russe : un paysage dépressif. » p.30
« La vodka est autrement plus efficace que l’espérance. Et tellement moins vulgaire. […] En Russie, l’art du toast a permis de s’épargner la psychanalyse. Quand on veut vider son sac en public, on a pas besoin de consulter un freudien mutique, allongé sur un divan. » p.30

« J’avais 40 ans et j’étais nostalgique d’un monde que je n’avais pas connu. Je préférais ces ambiances à celles des hôtels standardisés dont le capitalisme à visage inhumain avait couvert nos centres-villes : ces établissements conçus par des commerciaux qui jugeaient qu’une connexion wi-fi et un climatiseur fixé au-dessus d’une fenêtre verrouillée valaient mieux que la conversation d’une babouchka et qu’une fenêtre ouverte sur un fleuve gelé. » p.93-94
En quelques mots :

Le récit d’une aventure en side-car sur 15 jours, sous fond de commémoration historique. Un texte efficace et glaçant qui nous transporte sur la route de Moscou à Paris. Un hommage fort à tous ces morts qui ont suivi Napoléon dans sa folie, qui sont morts de faim, de froid, de désespoir sur la route qui les ramenaient chez eux.
Une lecture enrichissante.


Ma note pour ce livre :
4/5





mercredi 21 décembre 2016

Ma sélection Livresque d'Hiver - Winter is coming

Bonjour amis lecteurs,
J'espère que vous allez bien en ce premier jour d'hiver.
Aujourd'hui je vous partage les huit livres que j'ai envie de lire pour cette saison. J'ai mis dans ma sélection deux romans historiques, un récit de voyage, et le reste ce sont des romans fantastiques/fantasy/réécriture de contes. Personnellement cette saison est propice à l'imaginaire et à l'évasion dans des univers fantastiques, c'est ce dont j'ai envie principalement à cette période.
Ma sélection n'est pas exhaustive, je lirai d'autres livres mais c'est vrai que ceux-là me tentent particulièrement.

1- Les rois maudits, tome 2 : La reine étranglée de Maurice Druon
Ayant beaucoup aimé le tome 1, je ne veux pas laisser passer trop de temps entre la lecture de chaque tome, par peur d'oublier certains faits. L'écriture de Maurice Druon m'a plu car elle est riche et agréable.

Résumé du livre :
Faisant suite au "Roi de fer", "La reine étranglée" commence au lendemain même de la mort de Philippe le Bel. Un prince de faible caractère, Louis X le Hutin, dont l'épouse Marguerite de Bourgogne est emprisonnée pour adultère, succède à un monarque exceptionnel. Tandis que la Chrétienté attend un pape et que le peuple meurt de faim, les rivalités, les intrigues, les complots vont déchirer la cour de France et conduire barons, prélats, banquiers, et le roi lui-même, au fond d'une impasse dont ils ne pourront sortir que par le crime.




2- Les piliers de la terre de Ken Follett
Ken Follett étant un de mes auteurs préférés, j'ai hâte de me lancer dans ce roman historique qui est connu comme une de ses œuvres majeures. ce sera une vraie découverte car il traite d'une période que je ne connais pas forcément.

Résumé du livre : Dans l'Angleterre du XIIème siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. Les fresques se peignent à coups d'épée, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles... et de saintes ruses. La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.Ken Follet, le maître du suspense, nous livre une œuvre monumentale dont l'intrigue, aux rebonds incessants, s'appuie sur un extraordinaire travail d'historien.             

3- Berezina de Sylvain Tesson
Un récit de voyage en Russie sur les traces de la Grande Armée de Napoléon, une épopée en side-car, une évasion à portée de main, je fais confiance à Tesson car j'accroche beaucoup avec ses récits.

Résumé du livre : Octobre 1812, Napoléon entame la retraite de Russie. 4000 kilomètres d’une course mortelle contre la faim et la neige, où les hommes, harcelés par les cosaques, devenaient fous. Deux cents ans plus tard Sylvain Tesson décide de mettre ses pas dans ceux de l’empereur. Pour ça il lui faut : de la neige, du froid, le géographe Cédric Gras, le photographe Thomas Goisque, deux amis russes, trois side-cars soviétiques et beaucoup, beaucoup d’humour. Un récit très drôle, où l’on galope à 80 km/h (l’Oural ne va pas plus vite). Sylvain Tesson partage sa vie entre expéditions au long cours, écriture et réalisation de documentaires d'aventure. Ses nombreux périples lui ont inspiré une dizaine de livres


4- The Mortal Instruments, tome 1 : La citée des ténèbres de Cassandra Clare
Ce roman de fantasy young adult était déjà dans ma PAL d'été mais je n'avais pas eu l'occasion de le lire, pourtant j'ai très envie de découvrir cette saga dont j'entends beaucoup de bien.


Résumé du livre : Clary n’en croit pas ses yeux. Elle vient de voir le plus beau garçon de la soirée commettre un meurtre. Et, détail terrifiant : le corps de la victime a disparu d’un seul coup !
Mais le pire reste à venir… Sa mère a été kidnappée par d’étranges créatures et l’appartement complètement dévasté. Sans le savoir, Clary a pénétré dans une guerre invisible entre d’antiques forces démoniaques et la société secrète des chasseurs d’ombres… Une guerre dans laquelle elle a un rôle fatal à jouer.





5- La Passe Miroir, le tome 1 : Les fiancés de l'hiver de Christelle Dabos
Un livre incontournable que l'on voit partout sur Booktube et dont j'ai eu la joie immense de trouver en brocante pour 3 € . C'est le tome 1 d'une saga fantasy Young adult qui m'a l'air passionnante !

Résumé du livre : Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel. Une héroïne inoubliable, un univers riche et foisonnant, une intrigue implacable. Découvrez le premier livre d'une grande saga fantastique et le talent d'un nouvel auteur à l'imaginaire saisissant.


6- Les contes du royaume : Poison, Charme, Beauté de Sarah Pinborough
Une intégrale de trois réécritures de contes de fées ! il me tarde de me lancer dans ce livre, à lire le soir avant de se coucher lors des longues soirées d'hiver.

Résumé du livre : Les contes de fées revisités...
Blanche-Neige, Cendrillon, La Belle au Bois Dormant…
Rappelez-vous les princesses en péril, les courageux princes, les pommes empoisonnées, les bals enchantés, les fuseaux ensorcelés… … et à présent ouvrez ce livre et plongez dans les véritables histoires, telles qu’elles n’ont jamais été révélées.





7- Lady Helen, tome 1 Le club des mauvais jours de Alison Goodman
Un mélange entre "roman à la Jane Austen et fantasy noire", une couverture magnifique, il ne m'en fallait pas plus pour craquer pour ce livre qui est le 1er tome d'une trilogie fantastique qui m'a l'air passionnante !

Résumé du livre :Londres, Avril 1812....
Lady Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais une bonne de la maison disparait, des meurtres sanglants sont commis, la plongeant soudain dans les ombres de la Régence. Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d’étranges pouvoirs, mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour rejoindre lord Carlston et basculer dans un monde terrifiant ?

8- Game of Thrones intégrale 4 : A feast for crows de G.RR Martin

J'ai lu les trois premières intégrales entre fin 2015 et mars 2016. J'ai lassé passer du temps avant de lire celle-ci mais je vais la savourer ! Je trépigne d'impatience à l'idée de retrouver mes personnages favoris ; Tyrion, Daenerys... et Jon Snow !






Résumé du livre : Le Royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se dispute de fer. Tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors, s'en sortiront indemnes...




Et vous qu'avez-vous prévu de lire cet hiver ?
Bises xxx
Marie


mardi 20 décembre 2016

Le cercle blanc, tome 3 : La vallée du silence - Nora Roberts


Titre du livre :
Le Cercle Blanc, tome 3 : La vallée du silence
Auteur :
Nora Roberts
Editions :
J’ai Lu
Genre :
Fantastique
Date de sortie :
2008
Pages :
474
Thèmes :
Bataille, vampires, mages, romance

Résumé éditeur :

Ils sont six à former le Cercle Blanc. Six, élus par la déesse Morrigan pour lutter contre la démone Lilith et ses hordes de démons assoiffés de sang : Hoyt le mage, son frère Cian, Glenna la sorcière du XXIe siècle, Moïra l'érudite, héritière du trône de Geall, le changeforme Larkin, et la guerrière Blair. Devenue chef incontestée du peuple geallien, Moïra sait qu'elle doit lever une armée au pays des dragons. A l'aube de la bataille apocalyptique qui s'annonce, le Cercle se doit d'être plus fort et plus uni que jamais, mais l'amitié et la bravoure ne suffiront pas. Moïra, qui s'est rapprochée de Cian, réalise qu'elle devra sacrifier leur amour pour que triomphe enfin le bien dans la sinistre vallée pétrifiée...

Mon avis :

Même si j’étais sceptique au début avec ma lecture du premier tome, je dois dire que finalement j’ai bien aimé cette saga, ce n’est pas extraordinaire ni révolutionnaire mais ça m’a fait passer un bon moment.

Je trouve que c’est un bon tome 3 malgré que la bataille finale en elle-même ne vient que tardivement et que je m’attendais à ce qu’elle dure plus longtemps. Dans l’ensemble c’est une bonne saga « fantastico-sentimentale ».
Dans ce livre, les héros du cercle blanc font un voyage spatio-temporel au royaume de Geall, un royaume irlandais dans un temps très reculé. J’ai apprécié cet aspect de voyage car du coup on découvre un nouveau lieu et des nouveaux personnages.

A chaque tome, un couple, et ici je suis ravie car on suit le couple Moira l’érudite et souveraine de Geall et Cian le vampire. Depuis le tome 1 on se doutait bien que ces deux-là s’attiraient même s’ils n’en laissaient rien paraître et ici enfin on assiste à leur relation amoureuse naissante. Elle sera compliquée et semée d’embuche mais mon côté romantique a beaucoup aimé ce couple.
Nora Roberts a un talent certain pour la romance et la description des sentiments amoureux. Elle nous offre aussi des personnages masculins charmants, j’ai particulièrement aimé Larkin le change-forme et Cian le vampire. Ses personnages féminins se veulent fortes et indépendantes.

Alors oui l’auteur use de clichés et ne s’attarde pas à creuser son univers fantastique. L’accent est mis sur les relations amoureuses et six personnages qui s’unissent pour en finir avec Lilith, femme vampire qui représente le mal absolu. On évolue dans un univers très violent et sanglant, et ce côté terrifiant et contrasté par les romances mignonnes que l’on trouve au cours des 3 tomes.

Ça ne plaira pas à tout le monde, l’intrigue est très manichéenne dans son ensemble et manque clairement de nuances mais personnellement j’ai bien aimé.

Un petit conseil si vous vous lancez dans cette lecture ; ne vous prenez pas la tête, ce sont des livres détentes et ils font très bien le job.

Citations :

« - Les émotions peuvent amener la joie autant que la souffrance. Quand on a derrière soi une existence aussi longue que la sienne, se laisser dominer par ses émotions doit être aussi pénible qu’une migraine ou une rage de dent qui n’en finirait pas.

- Dans le cas de Cian, ajouta-t-elle, le déni peut être une des conditions de la survie.

- Peut-être. Mais vivre pleinement ses sentiments peut agir comme un baume pour l’âme et rendre plus fort. » p.191

« - Je sais que si je n’étais pas amoureuse de Cian, ma vie serait moins pleine, moins riche. Or plus notre vie nous est précieuse, plus nous nous battons pour la conserver. Mon amour pour lui est donc une nouvelle arme dans mon cœur. Et je m’en servirai. » p.248

En quelques mots :

Un bon tome qui clôt une trilogie « fantastico-sentimentale ».
Le côté celte/irlandais n’est clairement pas le point fort et n’est pas extrêmement mis en avant mais j’ai bien aimé dans l’ensemble.
Nora Roberts est douée pour narrer des histoires d’amour, c’est mignon, les personnages sont sympas. Une lecture détente.


Ma note pour ce livre :
3/5


Mon avis sur le tome 1 : ici

Mon avis sur le tome 2 : ici


Saga terminée !!

lundi 19 décembre 2016

La septième vague - Daniel Glattauer - Une suite décevante


Après mon gros coup de cœur pour Quand souffle le vent du nord et surtout après sa fin terriblement frustrante, je me suis précipitée vers sa suite La septième vague qui m’a moins embarqué et me laisse un peu plus sceptique. 

Titre du livre :
La septième vague
Auteur :
Daniel Glattauer
Editions :
Grasset
Genre :
roman
Date de sortie :
Avril 2011
Pages :
348
Thèmes :
Relation épistolaire, sentiments, séduction

Résumé éditeur :
Attention ce résumé spoile le 1er tome !

Leo Leike était à Boston en exil, le voici qui revient. Il y fuyait la romance épistolaire qui l’unissait en esprit avec Emmi. Elle reposait sur trois principes : pas de rencontres, pas de chair, pas d’avenir. Faut-il mettre un terme à une histoire d’amour où l’on ne connait pas le visage de l’autre ? Où l’on rêve de tous les possibles ? Où l’on brule pour un(e) inconnu(e) ? Où les caresses sont interdites ? « Pourquoi veux-tu me rencontrer ? » demande Leo inquiet. « Parce que je veux que tu en finisses avec l’idée que je veux en finir », répond Emmi, séductrice

Mon avis :

Malgré le gros coup de cœur pour Quand souffle le vent du nord, je suis beaucoup moins enthousiaste à propos de ce roman qui en est la suite directe.
Même si l’histoire reste addictive et tout aussi facile à lire, plusieurs éléments m’ont dérangé et me font dire que cette suite n’était pas nécessaire. La fin frustrante du 1er tome aurait pu être un point final.

J’ai trouvé Emmi de plus en plus agaçante dans ce roman. Cet aspect ne m’a pas sauté aux yeux dans le tome 1 mais ici on a vraiment l’image d’une femme désespérée, qui va limite « harceler » Léo de mails s’il met trop de temps à répondre, elle est toujours derrière son dos. C’est une femme qui manie beaucoup l’humour et l’ironie avec Leo et j’avoue que c’est bien au début mais à force ça devient lourd. Trop d’ironie tue l’ironie et enlève toute la magie d’une relation épistolaire qui aurait pu être grandiose (qui l’était dans Quand souffle le vent du nord !)

Effectivement les sentiments sont bien là même si nos deux protagonistes ne veulent pas se l’avouer. Du coup, jalousie, hystérie, interrogatoire, sont de la partie dans cette relation platonique et selon moi, tout ça n’avait pas beaucoup de sens.
Leo est une forteresse et ne laisse rien paraître, il s’efforce de garder ses distances sentimentalement. Quant à Emmi elle est cynique ce qui fait qu’on ne sait rien de leurs sentiments respectifs. J’ai trouvé que leur dialogue manquait de franchise et ça tournait beaucoup trop autour du pot !

Le point positif que je note pour cette histoire c’est qu’il se passe plus de choses que dans le tome 1, l’action est un peu plus présente. Par contre la fin m’a déçue car elle est simple et attendue. Avec la fin du tome 1 qui m’a complètement rendue folle, je m’attendais à une fin dans la même veine.

En bref on a deux adultes incapables de s’avouer leur sentiment. Au début, ils sont pris dans une histoire folle et platonique puis ils deviennent accros et s’acharnent à persister dans une relation épistolaire qui a priori ne mènera nulle part.
Malgré une lecture qui reste addictive, je ne suis pas convaincue par l’issue de cette histoire. A vous de voir si vous voulez vous lancer dans cette suite !

Citations :

« - Cher Leo, un mail comme ça tous les jours et je serais la femme la plus heureuse du monde.

- Merci Emmi. Mais malheureusement, le bonheur n’est pas fait de mails.

- De quoi alors ? De quoi le bonheur est-il fait ?

- D’un sentiment de sécurité, de confiance, de points communs, d’attentions, d’expériences, d’inspiration, d’idées, de représentations, de défis, d’objectifs. Et la liste n’a bien sur rien d’exhaustif. » p.65

En quelques mots :

Une suite qui ne m’a pas séduite, la magie n’a pas été au rendez-vous car les deux personnages tournent beaucoup trop autour du pot ! Ils perdent beaucoup de temps et ça en est agaçant, mais certains échanges sont toujours intéressants. Une lecture mitigée.


Ma note pour ce livre :
3/5
            Mon avis sur Quand souffle le vent du nord 

samedi 17 décembre 2016

Quand souffle le vent du nord - Daniel Glattauer - Un gros coup de coeur !

Je ne m’attendais vraiment pas à cela mais ce livre est un gros coup de cœur ! 

Titre du livre :
Quand souffle le vent du nord
Auteur :
Daniel Glattauer
Editions :
Grasset / Le Livre de Poche
Genre :
Roman contemporain
Date de sortie :
mars 2010
Pages :
348
Thèmes :
Relation épistolaire, sentiments, séduction, apparence

Résumé éditeur :

En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d’adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur ; Emma s’excuse, et, peu à peu, un dialogue s’engage entre eux, par mail uniquement.
Au fil du temps, leur relation se tisse, s’étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l’un pour l’autre une certaine fascination. Alors même qu’ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l’autre.
De plus en plus attirés et dépendants, Emmi et Leo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre.
Emmi est mariée, et Leo se remet à grand peine d’un chagrin d’amour.


Mon avis :

Une femme et un homme entrent en contact sur un malentendu ; une petite erreur de lettre dans l’adresse email du destinataire. Ils auraient pu en rester là mais peu à peu une relation épistolaire se met en place. Une découverte de l’autre, un attachement qui les dépasse et qui dépasse le lecteur.
Une complicité se crée rapidement entre Emmi et Leo, deux personnages pourtant très différents l'un de l'autre.

Emmi peut agacer parfois car elle joue avec le feu, elle est mariée et vit avec deux enfants mais elle va vite devenir accro à son correspondant virtuel et à leurs échanges alors que Leo lui semble plus raisonnable, il est pris lui aussi et tente de garder ses distances avec Emmi.

Quel roman moderne ! Je ne suis pas spécialement adepte des romans épistolaires mais là qu’est-ce que c’était génial ! C’est une lecture addictive car on a très envie de voir où va les mener cette relation platonique. Vont-ils se rencontrer ? Que vont-ils penser l’un de l’autre ? Est-ce que la rencontre détruira tout le charme de leur relation virtuelle ?

Ce roman ne se lit pas il se dévore !
On assiste à des échanges de mails tantôt ironiques, cinglants, passionnés. 

Croyez-moi si vous commencez la lecture de ce livre vous ne pourrez plus le lâcher !

Et oui nous assistons bel et bien au début de quelque chose, un dialogue amoureux passionnant qui en plus d’être très bien écrit a le mérite de nous faire réfléchir. Le lecteur se mettra aisément à la place des protagonistes. Cette histoire nous fera réfléchir sur les relations virtuelles avec des inconnus, sur l’importance du physique, sur l’adultère ; est-ce que dialoguer avec un inconnu c’est tromper ?

L’auteur propose une fin terriblement FRUSTRANTE à tel point que j’en ai parlé à mon livre je lui ai dit nooon pourquoiiiii ?? En refermant le livre vous n’aurez qu’une envie c’est de vous procurer la suite.

En bref c’est un récit charmant dans lequel on assiste à des échanges de mails pétillants et intelligents, les personnages usent de métaphores, d’ironie et un sens de la rhétorique assez poussé. 

Je recommande à 100%.

En quelques mots :

Gros coup de cœur, j’ai pris un plaisir fou à lire cette histoire.
C’est original, moderne, addictif.
Il vient se placer très haut dans mon top de romans contemporains préférés !


Ma note pour ce livre :
5/5



lundi 12 décembre 2016

Geisha - Arthur Golden - Lecture coup de coeur !


Je me suis intéressée à ce livre tout simplement car Morgane, une abonnée qui a aussi une chaine Youtube : Mangaroom, m’a dit que c’était son livre préféré.
Je me souvenais avoir vu le film Mémoires d’une geisha de Steven Spielberg il y a quelques années, je n’avais aucun souvenir de l’histoire mais je sais que j’avais bien aimé.  

Titre du livre :
Geisha
Auteur :
Arthur Golden
Editions :
JC Lattès et Le Livre de Poche
Genre :
roman
Date de sortie :
Décembre 1998
Pages :
525
Thèmes :
Destin de femme, Japon, geisha, drame

Résumé éditeur :

Yoroido: un modeste village de pêcheurs dans le Japon des années trente. La petite Chiyo-chan y coule une enfance pauvre mais heureuse entre ses parents et sa grande sœur, Satsu. Mais un cancer ronge en silence les os de sa mère, sur le point de mourir. Le père est si vieux et déjà si perdu qu'il accepte la proposition de M. Tanaka. Les deux jeunes filles partent bientôt pour Kyoto, parmi d'autres enfants vendus. Chiyo-chan est si belle avec ses yeux d'eau "comme si quelqu'un y avait percé un trou et que l'encre avait coulé" qu'on l'emmène dans une école de geishas. Elle deviendra Sayuri, l'une des geishas ou courtisanes les plus appréciées de la ville, excellant dans l'art du chant, de la danse et de l'amour, maîtrisant parfaitement la science de la toilette et du thé.

Mon avis :

Je ne connaissais absolument rien à l’univers des geishas, et je dois dire que je n’ai pas d’attraits particuliers pour la culture nippone en général mais ce roman fut une excellente découverte.

Dans ce roman l’auteur nous propose de découvrir l’histoire d’une petite Japonaise nommé Chiyo, fille de pêcheur qui deviendra par la suite Sayuri, une grande geisha de Kyoto en traversant bien des orages.
Elle ne le sait pas encore mais elle est exceptionnelle, elle a les yeux couleur eau, d’un gris translucide.
Ecrit sous forme de mémoires, le récit de la vie de Chiyo est très immersif et ne nous épargne rien. On vit le déchirement de cette petite fille et de sa sœur, vendues par leur père à un négociant, l’une destinée à intégrer une maison de geisha, l’autre une maison de prostitués.

La vie de Chiyo est loin d’être un long fleuve tranquille. Elle affronte les tempêtes et les naufrages avec une force hors du commun. Car elle sera brisée à de nombreuses reprises mais si continuera de faire son chemin dans l’espoir de retrouver Mr Le Président. Un homme d’affaire qu’elle croise un jour alors qu’elle n’a que 12 ans et qu’elle est désespérée, cet homme sera le seul à faire un geste gentil envers cette petite fille malheureuse. Cette rencontre sera le déclic pour Chiyo qui dorénavant travaillera dur pour devenir une grande geisha.

Son enfance est extrêmement difficile, arrachée à sa famille, vendue par son père à une « okiya » une maison de geisha dans laquelle elle travaillera d’abord comme servante. Traitée de façon minable par la gérante, insultée et rabaissée elle subira les foudres la grande geisha Hatsumomo, jalouse maladive.

L’enfance malheureuse de Chiyo m’a fait penser au dessin animé Les malheurs de Sophie. On est totalement dans cette ambiance triste d’une petite fille malmenée par la vie mais qui garde quand même toute sa fraicheur et son caractère. 

Ce roman est envoutant et m’a captivé du début à la fin.

J’ai adoré suivre Sayuri qui creusera peu à peu son chemin. Entre apprentissage de la danse, cérémonie du thé, art de la séduction, la vie d’une geisha est bien remplie et le parcours est long et chaotique. Car c’est un milieu terrible où la concurrence fait rage, de même que l’avidité féroce de la gérante de l’okiya, obsédée par l’argent et le profit. Et oui c’est loin d’être un monde tout rose, il y a des passages crus et terribles qui mettent légèrement mal à l’aise, comme par exemple la virginité de Sayuri vendue aux enchères.

L’auteur m’a bluffé car c’est un roman très bien écrit et très bien renseigné. L’écriture sous forme de mémoires à travers les yeux de la geisha Sayuri renforce la crédibilité du récit et le rendu est très réaliste et passionnant. On est forcément touché par cette fille/femme qui raconte sa vie de geisha de façon très sincère en n’épargnant pas le lecteur de détails sordides mais apporte aussi son témoignage sur un mode de vie très peu connu des occidentaux. En effet dans l’esprit occidental les geishas sont généralement perçues comme des prostitués de luxes ou comme les maitresses des riches hommes d’affaires. Et grâce à ce roman on se rend compte que ce n’est pas exactement cela et que ce serait réducteur de rester sur cette idée.

Devenir geisha requiert une formation très longue et très dure. Une geisha doit apprendre le service et l’hospitalité, elle est formée à la cérémonie du thé, et surtout aux arts. Car oui une geisha est une artiste initiée à la danse et la musique, elle joue du shamisen et chante. Son rôle est de divertir les hommes riches et influents. Son but est de trouver un « danna » un homme qui entretiendra financièrement sa geisha et qui par extension fera pérenniser son okiya.

J’ai adoré découvrir tout cela. C’est un milieu dans lequel il y a énormément de codes et de rituels. L’habillement de la geisha avec ses kimonos en soie, son maquillage, sa coiffure, l’auteur nous donne à voir de belles images qui contribuent à renforcer le côté mystérieux et « marginal » des geishas.

Mais si une femme devient geisha, c’est qu’elle n’a pas le choix. Une geisha n’est pas libre. Elle n’a pas le droit d’aimer. Elle doit consacrer sa vie à son métier, elle est prisonnière de son okiya. C’est en racontant tous les côtés sombres de la vie de Sayuri que l’auteur nous bouleverse et nous émeut tout en mettant en lumière l’univers fascinant des geishas. Arthur Golden nous transporte dans les mémoires et les secrets d’une geisha.

En bref c’est un roman magnifique qui mêle beaucoup de thèmes. Il parle avant tout de geishas, mais aussi d’amour, du destin, de la force de caractère, de la douleur et de la résignation. C’est un coup de cœur !

Citations :

« Je ne pus m’empêcher de penser à ma vie d’autrefois. La douleur est une chose étrange. Nous ne pouvons rien contre elle. Pour moi, elle évoque une fenêtre qui s’ouvre à son gré. La pièce se refroidit, on ne peut que frissonner. Mais la fenêtre s’ouvre un peu moins chaque fois. Et un jour, la douleur s’est envolée. » p.321

« Cependant, c’était ce combat quotidien, ces soucis, qui avait donné une telle consistance à ma vie. Lorsque nous remontons la rivière à contre-courant, chaque pas prend une intensité particulière. »

« Nos vies s'écoulent comme des rivières à flanc de colline : nous allons dans la même direction, jusqu'au moment où un obstacle nous fait exploser en mille gouttelettes et nous oblige à changer de cours. »

« On parle bien de la souffrance seulement quand on l'a dépassée. »

En quelques mots :
Un roman passionnant sur la vie d’une geisha de Kyoto.
L’auteur brise les préjugés occidentaux sur les geishas et nous fait découvrir un monde à la fois terrible et fascinant régie par des codes.
Nous suivrons une héroïne ultra attachante dans sa vie malheureuse, son initiation et sa vie de geisha.


Ma note pour ce livre :
5/5