jeudi 12 janvier 2017

Les piliers de la terre - Ken Follett - Un pavé passionnant


Je n’aurais jamais dévoré 1050 pages aussi vite. J’ai adoré ma lecture, je suis rentrée dans l’histoire dès le prologue et je ne me suis pas ennuyé une seule fois.


Titre du livre :
Les piliers de la terre
Auteur :
Ken Follett
Editions :
Le livre de poche
Genre :
Roman historique
Date de sortie :
Avril 1992
Pages :
1050
Thèmes :
Moyen Age, Angleterre, destin de famille, construction de cathédrale, épopée, guerre, amour



Résumé éditeur :

Dans l'Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre.
Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle.
La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.

Abandonnant le monde de l'espionnage, Ken Follet, le maître du suspense, nous livre avec "Les Piliers de la Terre" une œuvre monumentale dont l'intrigue, aux rebonds incessants, s'appuie sur un extraordinaire travail d'historien

Mon avis :

Premièrement, les romans historiques de Ken Follett sont quasiment impossibles à résumer. Voici pour le contexte historique : nous sommes en Angleterre au XIIème siècle, alors que le roi en place meurt sans héritier direct, va se jouer une véritable lutte de pouvoir pour le trône ce qui entrainera des années de guerres civile.
Nous allons suivre de nombreux personnages pendant 40 ans de 1135 à 1174, nous les voyons grandir, se marier, avoir des enfants, voyager, se battre, découvrir qui ils sont. Ce qui est formidable et que j’adore dans ses romans c’est le lien qu’il y a entre chacun des personnages. Tout a un sens et tout est clair. Ken Follet fait partie des romanciers talentueux qui tisse habilement les destinées de ces héros.

Dans le prologue nous assistons à la pendaison d’un homme : Jack Shareburg, accusé de vol. Parmi les gens présents lors de son exécution, Ellen une femme étrange aux yeux dorés assiste impuissante à la scène. Il se trouve que c’est la compagne de l’homme qui s’apprête à mourir et qu’elle est enceinte de lui, et alors que le lecteur se trouve dans une tension dramatique qui s’intensifie au fil des lignes, Ellen lance une malédiction aux trois responsables de la condamnation de son mari. Ce prologue m’a passionné et m’a fait rentrer dans l’histoire instantanément.



Qu’ils aspirent à la paix, au bien ou à la vengeance, les personnages de Ken Follett me font toujours une très forte impression. Il crée des personnages animés d’une rage de vivre et d’une détermination solide malgré les événements tragiques qu’ils traversent.

Le personnage de Philip m’a particulièrement marqué, cet enfant qui assiste au massacre de ses parents et qui est recueilli par un moine. Il va par la suite embrasser une carrière religieuse animé par une profonde dévotion à Dieu, il travaillera d’arrache-pied durant tout le roman à mener à bien le projet de construction de la cathédrale de Kingsbridge malgré les incendies, les trahisons, et la guerre civile qui ravage le pays.

Tom le bâtisseur m’a marqué aussi par son courage et sa détermination, il va sillonner le pays avec sa famille en quête de travail, il essuiera des échecs et de nombreux refus mais ne perdra jamais l’espoir de trouver un travail de maçon. Avec sa famille il connaitra la famine, la pauvreté, le dénuement, et la mort. Lorsqu’il est enfin engagé à Kingsbridge, Philip et lui vont élaborer l’immense projet de bâtir une cathédrale majestueuse. Ce projet monumental permettra de redynamiser cette petite ville mais suscitera évidemment la jalousie et la haine d’un certain évêque Waleran et du conte William Hamleigh car ce projet pourrait bien venir contrarier leurs intérêts personnels.

En parlant de William Hamleigh ce personnage m’a donné des boutons. Quel infâme individu ! Vous voyez Ramsey Bolton dans Game of Thrones ? C’est le même genre de pourriture. Il est pressenti pour être fiancé à la charmante Lady Aliena mais cette dernière refuse catégoriquement de l’épouser. Dès lors il sera aveuglé par la haine et le désir de vengeance et quiconque se mettre en travers de ses desseins en paiera le prix. Il y a quelques récurrences chez ce personnage qui m’ont agacé : ce sont ces pulsions sexuelles violentes. A chaque passage le concernant on est dans sa tête et ça m’a répugné. Il ne prend du plaisir qu’en humiliant, en terrifiant et en violant les femmes. Je trouve que l’auteur y a été fort et ça m’a dérangé, il n’était pas obligé d’insister autant là-dessus. Plusieurs scènes de viol sont à dénombrer dans ce roman et j’avoue que je les lisais en survolant les lignes. 

Le personnage féminin qui m’aura la plus marqué est Aliéna car elle a le parcours le plus tortueux. Dotée d’un caractère farouche et indépendant, elle est la fille du comte Bartholomew de Shiring, et sa vie bascule lorsque son père est arrêté car en disgrâce avec le roi. Dès lors avec son frère Richard elle va tout perdre, son château, sa dignité, sa fortune. Elle trouvera refuge à Kingsbridge où elle devra tout reconstruire et subvenir aux besoins de son frère. Et il lui arrivera bien des choses, passer de la vie d’une Lady à celle d’une travailleuse ne sera pas aisé !

Lancez-vous dans Les piliers de la terre si vous aimez un tant soit peu l’Histoire, les complots et les secrets.

Les piliers de la terre c’est Game of Thrones sans le côté fantasy !  On évolue avec une foule de personnages aux destinées improbables et aux ambitions dévorantes, des quenelles monumentales sont glissées, une partie de l’Eglise est totalement corrompue, des combats sanglants et des trahisons font frissonner le lecteur.

Les passages descriptifs sur la construction de la cathédrale et sur le métier de bâtisseur sont longs, détaillés et instructifs (et à ma grande surprise ils m’ont passionné !). Quant au récit d’action et de combat, c’est court, percutant et rythmé (et sanglant ! beurk y’a des intestins et des cervelles qui tombent croyez-moi).

A travers ce roman épique, le lecteur vibre avec les personnages, à travers les épreuves difficiles et les nombreuses catastrophes. On découvre aussi la vie d’un petit village à cette époque, des différents métiers, des marchés, et le rôle prépondérant d’une église ou d’une cathédrale au sein de la communauté.

Le lecteur est tenu en haleine face à toutes les péripéties ; lorsqu’un pan de l’église s’écroule, ce sont nos espoirs qui s’écroulent en même temps que ceux des personnages.

Le schéma narratif est construit sur une alternance entre différentes phases : construction, destruction, reconstruction, que ce soit pour la cathédrale, pour la vie de nos personnages ou pour la vie du village.

Vers la 700ème page, le titre du roman prend tout son sens, et c’est pour le lecteur une révélation divine (lol), en tout cas quand j’ai découvert la signification du titre j’été émue car effectivement c’est une révélation et même une révolution pour les gens de l’époque en matière d’architecture. J’ai adoré découvrir tout l’aspect architectural. Les cathédrales sont fascinantes de par leur grandeur et leur beauté et me plonger dans ce roman m’a permis de découvrir le travail minutieux et titanesque de ces bâtisseurs. Pour des hommes de dieu comme Philip c’est le travail et l’investissement de toute une vie et de toute une communauté.



Pourquoi je ne mets pas de mention coup de cœur à ce livre ?

Aussi intense et enrichissante ma lecture fut-elle, la période du Moyen-Age n’est pas celle que j’aime le plus.
J'avoue aussi que plusieurs choses dans l'écriture de Ken Follett m'ont dérangés : son obsession pour les seins des femmes, pour le viol, pour le sexe. On sent que c'est un homme et qu'il écrit pour les hommes. Je me serais volontiers passé des scènes de sexe qui n'apporte rien du tout, de même que les descriptions des physiques féminins. Un peu grossier, pas très subtil. Je l'avais remarqué dans la trilogie du Siècle sans pour autant le souligner, je me permets de le faire pour ce roman.
Tout ça mis à part, ça n’empêche pas que ce fut une excellente lecture.

En quelques mots :
Un roman historique d’une grande richesse, qui m’a passionné du début à la fin sans aucun essoufflement. Je ne verrai plus jamais les cathédrales du même œil. C’est beau, c’est épique, je n’ai jamais dévoré un pavé de plus de 1000 pages aussi vite ! Je le conseille à tous les curieux et passionnés d’Histoire.


Ma note pour ce livre :
5/5



2 commentaires:

  1. Un livre que j'ai lu il y a des années et que j'ai adoré. Contente que ça t'ait plu :)

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  2. Il fait parti de mes préférés !! =) Sublime ! et l'adaptation en mini série n'est pas mauvaise du tout.

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